Dans la nuit de ce mardi à mercredi commencera la dernière journée de la phase de groupes en Copa Libertadores. Explications des enjeux de cette ultime journée qui nous réserve encore beaucoup de suspense avant la phase finale. Cette magnifique compétition déchaîne toutes les passions de l’autre côté de l’Atlantique, elle qui est si souvent comparée à la Ligue des Champions en Europe, mais pour laquelle les différents médias ne s’attardent que bien trop peu à notre goût…
Compétition créé en 1960, son nom est un hommage aux Libertadores, les principaux leaders des guerres d’indépendance d’Amérique du Sud : Simón Bolívar, Pierre Ier du Brésil, José de San Martín, Antonio José de Sucre, Bernardo O’Higgins et José Gervasio Artigas. Elle se déroule entre le mois de janvier et le mois de juillet. Pour la formule ce n’est pas plus compliqué que chez nous. Elle réunit aussi les meilleurs clubs du continents plus trois clubs mexicains qui, visiblement, s’ennuyaient en CONCACAF. Un tour préliminaire, une phase de poules avec 32 équipes réparties en huit groupes de quatre. Les deux premiers de chaque poule accèdent donc à la phase finale qui se joue en matchs aller/retour. La règle du but à l’extérieur est aussi appliquée. Les seules différences avec la Ligue des champions : pas de prolongations pour départager en cas d’égalité sur les deux matchs, on passe directement à la séance de tirs au but, et la finale se joue elle aussi en double confrontation. Vous voyez, rien de bien sorcier!
Groupe 1 : Nacional Montevideo (Uru), Boca Juniors (Arg), Toluca (Mex), Barcelona (Equ)
Pour le groupe 1, on connait déjà les deux qualifiés pour les huitièmes de finale. En effet, le Nacional est leader avec 10 points au compteur et possède un tout petit point d’avance sur Boca Juniors pendant que Toluca et Barcelona sont hors de portée avec respectivement 5 et 3 points. Mais il reste tout de même de l’enjeu lors de cette ultime journée pour la première place du groupe. Les Argentins se déplacent chez les Mexicains de Toluca et comptent bien passer devant les champions en titre uruguayens emmenés par Alvaro Recoba qui auront a gérer un déplacement périlleux en Equateur. A en voir la composition alignée par Carlos Bianchi ce week-end avec la mise au repos de cinq joueurs titulaires (Riquelme, Orion, Erviti, Somoza et Blandi), nul doute que le club Xeneize a ça dans un coin de sa tête…
Groupe 2 : Palmeiras (Bre), Libertad (Par), Tigre (Arg), Sporting Cristal (Per)
Dans ce groupe 2, le suspense reste entier… Palmeiras, qui évoluera cette saison en deuxième division brésilienne, a validé son ticket pour les huitièmes de finale en surprenant tout le monde. Avec 9 points, les Brésiliens sont actuellement en tête mais pas certains de le rester. Le Libertad est à seulement une longueur avec 8 points et Tigre à trois longueurs avec 6 points pendant que le Sporting est hors-jeu avec 5 points au compteur. Cette dernière journée nous réserve un match capital entre les Paraguayens du Libertad et les Argentins de Tigre. Ces derniers pourraient pour leur première participation accéder à la phase finale en cas de victoire. Autant vous dire que ce match sent la poudre. De son côté, Palmeiras se déplacera au Pérou et serait bien inspiré de gagner lui aussi pour s’éviter une deuxième place qui promet un tirage au sort compliqué.
Groupe 3 : Atletico Mineiro (Bre), The Strongest (Bol), Sao Paulo (Bre), Arsenal de Sarandi (Arg)
En ce qui concerne le groupe 3, pour la première place tout est réglé. C’est l’Atletico Mineiro qui la détient avec un parcours sans faute (5 matchs 5 victoires). Les coéquipiers de Ronaldinho ont été extrêmement impressionnants et ont tout emporté sur leur passage. Ils font partie à l’heure actuelle des grands favoris pour cette édition 2013. Pour la deuxième place, c’est une tout autre histoire. Là où tout le monde attendait les Brésiliens de Sao Paulo ou les Argentins d’Arsenal, et bien ce sont les Boliviens de The Strongest et leur serial killer Pablo Escobar qui pointent à celle-ci. Pour ces derniers, la donne est simple. Avec 6 points dans la besace devant Sao Paulo et Arsenal qui en comptent 4, il faut gagner en Argentine pour se qualifier. Même opération pour Arsenal, une victoire les ferait passer devant leurs adversaires du jour mais ne les qualifierait pas forcément… Car de l’autre côté, Luis Fabiano et ses coéquipiers de Sao Paulo reçoivent un Atletico Mineiro qui n’a absolument plus rien à craindre. Il faudra bien entendu gagner pour espérer, mais aussi prier pour que dans le même temps les Boliviens fassent soit un nul, ce qui serait le scénario parfait, où récoltent une défaite et là ce serait la différence de buts avec Arsenal qui trancherait… Tous les cas de figures sont encore imaginables pour cette ultime journée qui est très loin de nous avoir livrée son verdict.
Groupe 4 : Velez Sarsfield (Arg), Emelec (Equ), Penarol (Uru), Iquique (Chi)
Pour le Groupe 4, tout est réglé. Tous les matchs ont déjà été joué. Le champion d’Argentine Velez a terminé logiquement leader devant les Équatoriens d’ Emelec. Ces derniers ont arraché leur qualification en Argentine en obtenant un match nul pendant que le Penarol a étrillé Iquique mais cela n’a pas suffit. Les Uruguayens échouent à un point des huitièmes de finales. Pour la petite anecdote, la tension entre le Penarol et Emelec est très vive depuis le match aller qui avait vu les hinchas de ces premiers chanter et exploser des bombes agricoles toute la nuit devant l’hôtel de leur rivaux. Cependant l’histoire ne s’est pas arrêté là. Le lendemain l’entraîneur argentin Gustavo Quinteros a hurlé au complot en déclarant que ses joueurs équatoriens ont été victimes d’une infection alimentaire et que 10 joueurs n’était pas opérationnels ! Ils s’inclineront 1-0… Pourtant au final auront le dernier mot en se qualifiant pour les huitièmes de finale. La pilule uruguayenne n’était pas si mauvaise que ça, hein Gustavo ?
Groupe 5 : Corinthians (Bre), Tijuana (Mex), San Jose (Bol), Millonarios (Col)
Dans ce groupe 5, les dés sont aussi jetés sachant que toutes les rencontres ont aussi eu lieu. Les champions en titre terminent en tête mais seulement à la différence de buts étant à égalité de points avec les surprenants champion en titre du Mexique. Les Brésiliens ont confirmé avec quatre victoires qu’ils étaient l’un des prétendants sérieux à leur propre succession et n’ont pas laissé existé, avec l’aide de Tijuana, les Boliviens et les Colombiens. A noter qu’un drame s’est produit dans ce groupe avec la mort d’un jeune supporteur bolivien touché par une fusée qui provenait du parcage visiteur lors de la rencontre San Jose-Corinthians…
Groupe 6 : Indepediente Santa Fe (Col), Real Garcilaso (Per), Deportes Tolima (Col), Cerro Porteno (Par)
En ce qui concerne ce groupe-là, il y a encore beaucoup de suspense. L’Indepediente de Santa Fe est assuré de disputer les huitièmes de finale mais à quelle place? Les Colombiens possèdent 11 points devant le Real Garcilaso qui lui en compte 10… Le Deportes Tolima pointe le bout de son nez avec 7 points et peut encore jouer les trouble-fête pour cette dernière journée en se déplaçant chez les Paraguayens du Cerro Porteno déjà éliminés. Cependant dans l’autre rencontre entre les deux premiers, un nul qualifierait les deux équipes. Alors l’Indepediente va-t-il tout donner pour s’assurer la première place dans son stade ? Les Péruviens vont-ils venir dans l’optique de prendre seulement 1 point et ne penser qu’a la qualification et pas à la tête du groupe? Réponse dans la nuit.
Groupe 7 : Olimpia (Par), Newell’s Old Boys (Arg), Universidad de Chile (Chi), Lara (Ven)
Ce groupe fait aussi partie de ceux où tout est déjà joué. La bonne surprise nous vient du Paraguay. L’Olimpia à en effet décroché la première place qu’ils ont conforté en humiliant les Argentins des Newell’s 4-1 lors de la dernière journée. Cela n’a pas eu d’impact pour la deuxième place. Emmenés par leur pépite Scocco, les joueurs de l’ancien sélectionneur du Paraguay, Gerardo Martino, avaient assurés l’essentiel avant cette rencontre en s’assurant la seconde place de cette poule. La déception est venue du Chili, l’Universidad échoue à la différence de buts pour accéder à la phase finale pendant que les Vénézuéliens de Lara n’ont pas été ridicules, loin de là, finissaient dernier dans l’un des groupes les plus relevés de cette édition 2013.
Groupe 8 : Fluminense (Bre), Gremio (Bre), Huachipato (Chi), Caracas (Ven)
Pour ce groupe l’équation est assez simple, toutes les équipes peuvent encore se qualifier et doivent toutes remporter leur dernier match pour le faire. Cela augure une ultime journée palpitante. Pour résumer, le « Flu » emmené par Fred pointe a la première place avec 8 points. On trouve le Gremio et Huachipato avec 7 points et Caracas ferme la marche avec 6 points ! Ces derniers se déplaceront chez le leader brésilien avec pour obligation de gagner, ce qui s’avère difficile. De leur côté, les Chiliens reçoivent Gremio dans un match qui s’annonce explosif. Autant vous dire que ce dernier groupe reste complètement indécis.
Vous n’avez désormais plus aucune excuse pour ne pas regarder la fin de la phase de groupes de l’édition 2013 de la Copa Libertadores qui, une fois de plus, s’avère extrêmement passionnante.