L’Argentin Francisco Meneghini (30 ans), surnommé « Paqui », s’est fait connaître il y a 12 ans pour avoir été l’espion de Marcelo Bielsa avec la sélection chilienne. Après le départ du technicien argentin, Meneghini est successivement devenu analyste vidéo pour Jorge Sampaoli, assistant de Sebastián Beccacece à l’Universidad de Chile et à Defensa y Justicia avant de collaborer à nouveau avec Sampaoli pour la sélection argentine. Depuis le 8 novembre dernier, l’ancien camarade de classe d’une des filles de Marcelo Bielsa a débuté sa carrière d’entraîneur au sein du club chilien de La Calera. Pour le quotidien La Tercera, le jeune trentenaire est revenu sur son cheminement, ses anciennes aventures en tant qu’espion et n’a pas manqué de rendre hommage à Marcelo Bielsa et Jorge Sampaoli. Morceaux choisis.
Pourquoi débutez-vous votre carrière d’entraîneur ?
Francisco Meneghini : J’ai ressenti le besoin de donner un nouvel élan à ma carrière. J’ai toujours su que j’allais être entraîneur, mais je ne savais pas quand.
Pourquoi La Calera ?
F.M. : Parce qu’ils ont été intéressés à l’idée que je devienne l’entraîneur. Ils ont un projet, une manière de faire, c’est un lieu au sein duquel je peux très bien progresser pour une première expérience.
Qui vous a contacté ?
F.M. : Mes représentants. Mais cette situation est arrivée parce qu’ils me connaissent depuis que je travaille à Defensa y Justicia, avec Beccacece. Après avoir licencié l’entraîneur précédent, ils m’ont contacté.
Par votre école, celle de Bielsa et Sampaoli, on peut en déduire que vos équipes joueront peu la défense.
F.M. : Les matchs sont différents et les stratégies varient. Je ne crois pas qu’on puisse aborder un match uniquement dans l’optique de défendre ou d’attaquer. Le jeu est un tout et vous amène à vous adapter selon les circonstances.
Avez-vous un espion au sein de votre staff technique ?
F.M. : Non, je n’ai pas d’espion. Je pense que les temps ont beaucoup changé. C’était il y a 10 ans. La technologie a beaucoup avancé et je préfère analyser l’adversaire à travers l’analyse vidéo.
Les espions ne sont plus nécessaires ?
F.M. : Je respecte toutes les pratiques, mais je ne les considère pas nécessaires.
Vous qui avez été espion pour Bielsa. Que pensez-vous de ce qui s’est passé à Leeds ?
F.M. : Il m’a paru honnête et ce qu’il a exposé était très clair.
Vous avez été surpris en Équateur en train d’espionner au sommet d’un arbre.
F.M. : Oui, mais ça tient beaucoup du mythe. Chaque année, les histoires sont exagérées, tout devient plus grand. Bientôt, on dira que j’ai espionné à bord d’un avion et que j’ai sauté de l’avion. Dans le cas évoqué, je suis allé me rapprocher de l’équipe adverse pour voir si je pouvais obtenir des informations, rien de sorcier.
Bielsa sait que vous avez commencé votre carrière d’entraîneur ?
F.M. : Oui, on est en contact. Pas directement mais via son staff technique. Il sait à quel point je lui suis reconnaissant de l’opportunité qu’il m’a donné. S’il n’avait pas été là, je ne serais pas là aujourd’hui.
Est-il si fou qu’on le décrit ?
F.M. : Non, ça tient beaucoup du mythe. On construit un personnage à travers les médias, mais c’est un coach d’élite.
Vous vous raccrochez plus aux idées de Bielsa ou de Sampaoli ?
F.M. : Je ne saurai dire. Et je ne le vois pas non plus de cette façon. Je suis un entraîneur différent, je ne veux pas profiter de la réussite de Sampaoli ou de Bielsa. Ils m’ont aidé, je les remercie, mais je veux prendre mon propre chemin.