Fabrice N’Sakala, le latéral gauche de Troyes, attire de plus en plus les convoitises. Déjà approché par Lyon l’été dernier (son nom avait été aussi annoncé à l’OM), le jeune joueur de 22 ans n’exclut pas un départ au mercato hivernal qui commence aujourd’hui. Pour La Grinta, ce pur produit de l’ESTAC fait le point sur sa situation personnelle.
Fabrice, tu tenais à découvrir la Ligue 1 avec ton club formateur. C’est chose faite, du coup est-ce qu’un départ au mercato hivernal est possible ?
Fabrice N’Sakala : Pour l’instant pour un départ, il faut attendre que ça bouge. Après un mercato parfois ça bouge, parfois ça ne bouge pas. On attend de voir comme ça va se passer.
Tu es sous contrat jusqu’en juin 2014, vas–tu prolonger ?
J’y n’ai pas spécialement pensé. Ce n’est pas une idée que j’ai négligé mais c’est vrai que j’ai quand même envie de découvrir un club assez renommé du style Lyon ou Lille.
C’est que t’as encore des contacts pour que t’y penses vraiment…
FN : Bah, même quand on n’en a pas on y pense ! On espère (rire). Là je n’ai pas spécialement de contact surtout que je n’ai pas joué les deux derniers matchs. On ne sait jamais, on fait en fonction des besoins et je ne pense pas que les gros clubs aujourd’hui ont des besoins à ce niveau.
Si t’as le choix entre l’OM, l’OL et l’Angleterre que tu affectionnes, quelle est ta priorité ?
FN: Si j’avais le choix, je pense que je partirais à l’OL. C’est quand même un grand club. Il y aurait une opportunité de faire quelques matchs (cf le départ d’Aly Cissokho à Valence). Et c’est un club que j’apprécie beaucoup mais après on verra comment ça peut évoluer.
Il y a quand même Mouhamadou Dabo à l’OL…
FN : Ouais. Dabo, il est bon !
Quand tu vois le faible temps de jeu de ton ancien coéquipier Djibril Sidibé à Lille, est-ce que ça ne te fait pas réfléchir pour ton avenir ?
FN: Non, je sais qu’il a de la concurrence quand même. Il a Debuchy en face de lui, donc je pense qu’il est parti ambitieux avec une mentalité en se disant qu’il va apprendre beaucoup et plus vite avec des joueurs qui ont plus d’expérience. Et là quand même, avec ses quelques entrées, je pense qu’il a fait de bons matchs.
Tu as joué en équipe de France avec les Espoirs. T’as déjà envisagé de jouer pour le Congo, ton pays d’origine ?
FN : J’ai déjà été appelé plusieurs fois mais j’étais avec les Espoirs donc je me suis d’abord concentré sur l’équipe de France. Après cette année, j’ai parlé avec le sélectionneur (ndlr : Kamel Djabour). Je lui ai dit que je voulais avant tout favoriser la Ligue 1 par rapport aux déplacements et par rapport à la CAN. Je ne suis pas fermé.
Tu es un milieu reconverti latéral gauche, on va te poser une question qui fâche. Est-ce que t’es d’accord, toi, quand les gens disent que « les latéraux d’aujourd’hui ne savent plus défendre » ?
FN : Je ne dirais pas que les latéraux ne savent pas défendre. C’est surtout qu’ils défendent moins. Aujourd’hui, les latéraux, on leur apprend beaucoup à attaquer plutôt qu’à défendre. Surtout que c’est une reconversion en général, donc on ne sait pas spécialement défendre comme un joueur qui a été formé à ce poste. Mais après ça se joue quand même au mental, ça reste un duel malgré tout.
Tu disais d’ailleurs que t’avais du mal avec la couverture…
FN : Oui, je pense que c’est plus tactiquement qu’on a du mal quand on est reconverti. J’avais un peu de mal dans ce domaine mais les un contre un j’aime bien ça.
Il y a un mois, Troyes était quasiment condamné avec des scénarios inquiétants (contre Rennes etc.). Là, le coup parait encore jouable malgré un goal average très défavorable…
FN : Oui, oui, il y a un coup à jouer. On ne va pas baisser les bras, il reste quand même 5 mois. Donc là, janvier et février ça va être des mois importants où l’on va pouvoir se situer pour la fin de saison.
Il y a quelques individualités qui permettent d’être optimiste à l’image de Thuram, Bréchet, Nivet, Faussurier etc. Est-ce qu’il y un projet sur le long terme à l’ESTAC ?
FN : Aujourd’hui économiquement, on sait que c’est compliqué. Pendant les périodes de mercato, il n’y a plus tant que ça de départs et d’arrivées. Moi, j’ai été formé ici, il y a d’autres joueurs ça fait quand même un bon moment qu’ils sont ici. Avant tout, le projet ce serait de stabiliser Troyes en Ligue 1. C’est une obsession qu’on a cette saison pour pouvoir éventuellement prétendre à d’autres projets, parce que déjà se maintenir ce serait un gros pas en avant. Cela pourrait permettre de rebâtir un groupe, parce qu’on n’a pas un groupe très étoffé. Et là justement, je pense qu’on va plus miser sur les jeunes plutôt que des recrues et le fait de se maintenir, ça peut aussi amener des joueurs d’expérience.
Propos recueillis par Adrien Verrecchia