Les manifestations se multiplient dans la rue comme dans les stades pour rendre hommage à Marielle Franco, militante et femme politique noire assassinée avec son chauffeur Anderson Pedro Gomes à Rio de Janeiro le dimanche 14 mars dernier.
Les groupes de supporters antifas ont déployé des banderoles, à Rio, Porto Alegre, Belo Horizonte… Des banderoles toutes retirées par la sécurité malgré de nombreux applaudissements pendant le déploiement.
Les raisons de ces confiscations en tribune restent assez floues. L’un des arguments formulés prétend que les tribunes « n’auraient pas à être politique ». Un motif qui n’apparaît pas dans le Statut du supporter, une référence brésilienne en droit des supporters. L’unique interdiction mentionnée dans le Statut est relative aux messages agressifs, y compris racistes et xénophobes. C’est vrai que « Marielle Présente », c’est super violent. Pour les supporters et leurs avocats, la liberté d’expression est bafouée.
Marielle Franco venait d’une des favelas les plus violentes de Rio. Elle était noire, lesbienne, militante de gauche, luttait contre le racisme et les violences policières. Elle avait été élue conseillère municipale. Les balles qui ont causé la mort de Marielle et son chauffeur appartenaient à la police fédérale brésilienne. Celle-ci avance que les balles lui ont été volées.
Associations de femmes supporters comme Torcidas Organizadas lui rendent hommage, malgré la censure. Dans un sport devenu très capitaliste, les tribunes demeurent l’endroit d’où émanent les manifestations populaires, en accord avec la rue. Les supporters se bougent parfois pour la fête, parfois pour la lutte politique. Nul doute que les tribunes continueront à saluer la mémoire de Marielle.