Alors que les super-héros envahissent les salles obscures, rares sont les bons films sur les héros du ballon rond. Mais pour mieux vivre la trêve estivale, partons à la découverte de quelques pépites, où le septième art nous vend du rêve avec le football. La première partie de cette série sera sur le thème des exploits, avec d’abord « Été 92 », puis prochainement « Le Miracle de Berne ».
Si l’on vous demande le plus grand exploit dans un Euro de tous les temps, la plupart penseront au titre de la Grèce en 2004. Sauf que les Grecs ne partaient pas de si loin que ça : ils s’étaient qualifiés pour la compétition. En 1992, les joueurs danois, qui pensaient devoir regarder le championnat d’Europe en Suède sur leurs téléviseurs, sont appelés à la dernière minute pour participer. La Yougoslavie, qui avait fini première de leur poule de qualifications, est en effet exclue de toute compétition sportive internationale à cause de la guerre qui vient d’éclater dans le pays. Le sélectionneur danois, Richard Moller-Nielsen, n’a alors que deux semaines pour préparer son équipe.
C’est justement autour de lui que tourne l’essentiel de l’histoire du film « Été 92 » (« Sommeren ’92 » en danois). Adjoint du précédent entraîneur très populaire, l’Allemand Sepp Piontek, il se prépare en 1990 à reprendre la sélection de son pays. Mais en arrivant à la fédération danoise (DBU), deux dirigeants l’informent qu’ils préfèrent reprendre un sélectionneur étranger qui aurait une vision du football différente. Quelques semaines plus tard, ne pouvant pas embaucher Horst Wohlers pour des raisons contractuelles, ils sont obligés de reproposer le poste à Moller-Nielsen.
Les matches de qualification se passent mal. Moller-Nielsen a du mal à transformer de bons joueurs en une vraie équipe. Il perd la confiance de la presse, du public, d’une fédération – qui ne lui en avait pas donné énormément – mais surtout de ses propres joueurs, dont l’emblématique Michael Laudrup qui refuse de rejouer pour le Danemark tant qu’il sera sélectionneur. Alors, quand les Danois sont appelés à la dernière minute, tout le monde part du principe qu’ils vont perdre les trois matches de poule et rentrer bredouilles. Les joueurs vont même dire à leurs familles qu’ils pourront rapidement retourner en vacances.
La suite, on la connaît.
Le film se focalise, outre les difficultés de Moller-Nielsen, sur les vies des deux buteurs de la finale : John « Faxe » Jensen et Kim Vilfort. Le premier est mis en scène comme le loser sympathique. Il arrive en voiture amené par sa femme et se dispute avec elle parce que l’Euro les empêche de partir en vacances. Il voit dans la presse danoise qu’il a été noté comme le pire joueur de la sélection, et à l’entraînement, toutes ses frappes terminent leur trajectoire loin du cadre. Mais il a un énorme capital sympathie, demande à chaque voyage en bus au sélectionneur s’ils peuvent aller au McDo, et surtout, il soutient son compagnon de chambre, Vilfort. L’ancien joueur du LOSC a en effet une fille qui souffre d’un cancer. Alors que son traitement se passe bien dans un premier temps, elle connaît des complications pendant l’Euro, qui poussent son père à rentrer au Danemark, avant de retourner en Suède, poussé par sa fille qui veut le voir jouer.
L’approche humaine nous permet de ressentir une sympathie supplémentaire pour l’équipe danoise et de leur souhaiter d’autant plus ce titre qu’ils remportent à la fin. L’auteur de ces lignes le premier, pourtant supporter des Bleus et de la Mannschaft, a ressenti une certaine joie de les voir battre ces deux équipes au premier tour et en finale. Un film alliant football et anti-héros, qui nous rappelle que derrière les grandes équipes, il y a des êtres humains.
« Eté 92 » est disponible en DVD et sur Netflix France
Reprise du film :
LE MIRACLE DE BERNE – DAS WUNDER VON BERN
de Sonke Wortmann
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