On ne compte plus les noms associés à la Juve l’été dernier dans sa quête du « bomber » (le buteur). Van Persie, Dzeko, Higuain, Benzema, Llorente et bien d’autres sont évoqués à la pointe de l’attaque turinoise au dernier mercato. Au final, c’est Nicklas Bendtner qui se pointe. N’aurait-on pas enterré Fabio Quagliarella trop vite ?
« Il manque un n°9 capable de concrétiser les actions par un but ». C’est ce qui a été répété à plusieurs reprises, y compris la saison dernière, à l’égard de la Juventus. Certes, cela n’a pas empêché les Bianconeri d’être sacrés. Force est de constater toutefois que Sebastian Giovinco et Mirko Vucinic sont davantage des créateurs que des finisseurs, Alessandro Matri ne fait pas l’unanimité pas plus que Marco Boriello la saison dernière. Le départ du meilleur buteur de l’histoire du club en Serie A, Alessandro Del Piero, conforte un peu plus l’opinion générale sur la nécessité de l’arrivée d’un grand attaquant. C’est ainsi que du haut de son mètre quatre-vingt-treize, Nicklas Bendtner débarque à Vinovo. Blague à part, les tifosi sont dégoutés. D’autant plus qu’ils apprennent, quelques jours plus tard par la presse, que le Danois a un peu de poids à perdre. Pourtant, la Juve impose déjà un rythme infernal en championnat et Matri vendange toujours autant. Merci Arturo Vidal (entre autres) et ses 8 buts en 10 matchs toutes compétitions confondues.
Quagliarella, l’oublié
Un joueur a mis le même nombre de buts que le Chilien en ayant joué qu’un match de plus (les penalties en moins). Cet homme, c’est Fabio Quagliarella que l’Italie est en train de redécouvrir. Arrivé de Naples en 2010, il devient le meilleur buteur de la Juve à la trêve hivernale avec 9 réalisations avant une vilaine blessure aux ligaments croisés. En 2011, Quagliarella est moins en vue dans la conquête du Scudetto. Du coup, tout le monde y va de son explication : « À Naples, il était entouré de Cavani et Hamsik » ou « Ce n’est pas un buteur, c’est une seconde pointe ». Ce n’est pas complètement faux mais c’est minimiser le talent du joueur. L’international italien n’est peut-être pas le fuoriclasse qui claque 30 buts par saison. Par contre, une quinzaine c’est jouable. C’est plus le genre de buteur capable d’arracher des points précieux dans une situation compliquée. La preuve, devinez qui arrache un match nul inespéré à Londres contre Chelsea en Ligue des Champions d’un but somptueux le 19 septembre dernier ? Antonio Conte (ou Angelo Alessio, c’est selon), a peut-être trouvé la bonne formule samedi contre Pescara où Quagliarella exprime au mieux son talent : un duo avec Giovinco au centre de l’attaque avec Isla et Asamoah sur les ailes. Résultat : deux passes décisives géniales (une talonnade, un une-deux) et un triplé dont une bicyclette. Alors que Llorente aurait (encore) donné son accord pour le mercato d’hiver, « Quaglia » ne se pose pas de question et plante. Pour le moment, c’est bien lui le « bomber ».