La dernière journée du championnat de la future « Domino’s Ligue 2 » a été marqué par un derby francilien. Un match sans grand intérêt sur le terrain, entre le Red Star qui a obtenu son maintien depuis plusieurs mois et Créteil déjà condamné au National. L’occasion pour La Grinta de se déplacer dans le parcage des supporters du Red Star, au plus près du football populaire. On Tour !
Les supporters du Red Star s’étaient donné rendez-vous dans un bar de Maisons-Alfort avant de rejoindre le stade Dominique-Duvauchelle en métro près d’une heure avant le début de la rencontre. L’arrivée des Red Star Fans se fait remarquer dans la station Créteil-Pointe du Lac devant le regard interloqué des usagers alors que les CRS attendent de pied ferme les supporters visiteurs. Le cortège, composé d’une centaine de personnes, prend forme et les premiers fumigènes et pots de fumée s’allument devant la caméra des policiers. Notre billet acheté, nous prenons notre mal en patience avant l’ouverture de la tribune, le temps pour certains de déguster les succulents sandwichs jambon-beurre accompagnés d’une Super Bock sans alcool. Les ultras de Créteil du Kop Banlieue et des Urban Devils ont déjà pris place en tribune et ont décidé de bâcher à l’envers en signe de protestation au vu de la saison catastrophique de leur équipe.
Les Audoniens sont rentrés dans le parcage, les premiers chants sont lancés et il ne faut pas longtemps pour la meilleure équipe à l’extérieur pour ouvrir le score. A la 6e minute, Hameur Bouazza transforme un pénalty après une main d’Ilunga. Et 6 minutes plus tard, après une mauvaise remise de la défense de Créteil, c’est Ngamukol qui trouve le chemin des filets. Quelques minutes plus tard encore, l’US Créteil réduit le score grâce à un penalty obtenu suite à une faute dans la surface. Avec trois buts en l’espace de 15 minutes, le match a commencé sur les chapeaux de roues.
Les joueurs du Red Star, entraînés par Rui Almeida, continuent les offensives sur les cages adverses et, passée la demi-heure de jeu, c’est Ngamukol qui s’offre un doublé. Dans la tribune des visiteurs, un des leaders de la tribune Rino Della Negra prend la parole dans le parcage. « Nous sommes une tribune de gauche, nous défendons un football populaire, cette réforme sur le travail est inadmissible » avant de lancer un chant « La loi travail, c’est dégueulasse » suivie d’un « Le 49.3, c’et dégueulasse ». S’ensuit un moment de communion entre les ultras de Créteil et du Red Star qui chantent ensemble contre l’ennemi commun : « Tout le monde déteste le PFC ». Ce match est aussi l’occasion pour le collectif Red Star Bauer de distribuer des tracts pour expliquer au plus grand nombre le crowdfunding lancé depuis plusieurs jours pour la rénovation du stade Bauer.
Seconde mi-temps sous haute tension
Au retour du vestiaire, la rencontre a perdu de son intensité et ressemble plus à un match amical qu’à une rencontre de Ligue 2 : placements approximatifs, pressing inexistant. L’US Créteil prend alors le contrôle du match, et réduit le score par un but de Dias à la 54e minute. Mais 20 minutes plus tard, c’est une erreur de la défense cristolienne qui permet à Ngamukol d’inscrire un triplé et ainsi de porter le score à 2-4.
Le but de trop pour le kop des ultras cristoliens. Excédés par les résultats de leur équipe, les locaux allument et jettent des fumigènes sur le terrain. En soutien, les supporters du Red Star cessent les encouragements pour ne pas couvrir les chants de protestations des ultras cristoliens. Des banderoles sont déployés « Ceux qui salissent notre maillot : dégagez ! » ou encore « Club pro, gestion amateur » et les supporters appellent à la démission de leur président, Armand Lopes. Après une interruption de 8 minutes, le match reprend sans réelle intention de la part des joueurs des deux équipes qui attendent simplement le coup de sifflet final.
Le match terminé, l’équipe du Red Star vient saluer les supporters ayant fait le – court – déplacement, alors que du côté de Créteil, seulement un joueur vient rendre des comptes auprès des ultras. Et c’est au moment où les joueurs audoniens rentrent au vestiaire qu’un supporter visiteur rentre sur le terrain afin d’alpaguer Naim Sliti et et de le ramener devant le kop pour un dernier hommage alors que l’attaquant est déjà pressenti pour rejoindre un club de Ligue 1.
Le match est terminé, le stade se vide alors que des petites mains s’attellent déjà à démonter les cages et monter les équipements de saut en hauteur pour faire place au stade d’athlétisme. Une saison pleine de promesses pour le Red Star, ponctuée d’une cinquième place. La direction devra gérer de la meilleure des façons les potentiels départs de joueurs-cadres mais aussi répondre à une question cruciale : dans quel stade évoluera le club l’année prochaine ?