Le Manifesto Club, une entité qui se bat pour les libertés civiles en Angleterre, vient de lancer une campagne « Football Fans Not Criminals (FFNC) » soit les supporters de football ne sont pas des criminels.
Il s’agit d’un appel à supprimer une série d’infractions spécifiques au football outre-Manche, comme les « chants indécents », « l’envahissement de terrain » ou encore la « détention d’alcool au moment d’entrer dans le stade ».
Ces supporters affirment subir une traitement défavorable comparé aux autres sports, 3033 individus ont été poursuivis depuis 2010 pour des mesures « draconiennes » qui ne concernent que le football.
Le Manifesto Club, soutenu par Supporters Direct et la Football Supporters’ Federation, veut aussi en finir avec les interdictions de stade, les déplacements encadrés (61 depuis 2002), les fouilles corporelles intrusives, les fans filmés par la police, et l’interdiction d’alcool dans les stades.
En effet, grâce à une requête officielle d’information (FOI), des statistiques précises sur ces 3033 individus poursuivis ont été dévoilées : 1043 le sont pour des violations d’interdiction de stades, 791 pour consommation d’alcool à l’intérieur ou en tentant d’entrer au stade et 733 pour les envahissements de terrain.
Le mouvement FFNC « ne tolère aucun comportement criminel ou offensant, mais croit que la stigmatisation qui entoure les supporters de football est injustifiée et que le même comportement adopté par des fans d’autres sports tels que le rugby serait impuni ».
Pour appuyer ses propos, le site de la campagne recense quelques cas surréalistes où certaines personnes inoffensives ont hérité d’un casier judiciaire.
Comme Ken Meech (voir photo), fan de Grimsby Town, reconnu coupable d’avoir agressé un steward avec un requin gonflable lors d’ un match à Barnet. L’intéressé nie les faits mais a quand même récolté une amende équivalente à 1000 euros.
Selon les dires de Ken Meech, il a fêté un but avec cette objet et s’est retrouvé poussé par la foule contre le steward. « Même la police rigolait à ce sujet jusqu’à qu’ils m’aient entendu », clame-t-il.
Moins drôle, Ken Meech est en liberté conditionnelle jusqu’à juillet, interdit de s’approcher à quelques centaines de mètres du centre-ville.
Les représentants de supporters arguent que la violence des années 1970-1980 ayant amené ces mesures a quasiment disparu dans le football anglais. Argument suffisant pour revenir en arrière ?