Les États-Unis et le Qatar sont des destinations habituelles pour les footballeurs en fin de carrière. Désormais, la concurrence de la Chine et de l’Inde. Et les moyens financiers ne manquent pas. Zoom sur le football de ces deux nations.
La Chine voit les choses en grand. « L’Empire du Milieu » veut conquérir le monde du football, le sport étant l’une des meilleures vitrines pour un État. Vouée à devenir la première puissance mondiale, le pays souhaite s’offrir une belle image par le biais du football.
Elle ne lésine pas sur les moyens. Ce n’est certainement pas Dario Conca qui dira le contraire, lui qui perçoit un salaire annuel estimé à 10,5 millions d’euros, ce qui le place au dix-huitième rang des joueurs les mieux payés de la planète foot. C’est encore plus vertigineux pour Nicolas Anelka qui percevrait 234 000 euros par semaine. Il aurait plus que doublé son salaire par rapport à Chelsea. Une proposition qui lui était donc difficile de refuser.
Le niveau global n’atteint pas des sommets, loin de la Corée de Sud ou du Japon dont les clubs ont davantage de résultats en Ligue des Champions asiatique. Soixante-douzième nation au classement FIFA, la Chine n’a guère fait parler d’elle si ce n’est lorsqu’elle a battu la France en juin 2010 à La Réunion, juste avant le sinistre Mondial tricolore en Afrique du Sud. Elle n’est d’ailleurs pas qualifiée pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil.
D’autres sports comme le basket, le badminton ou le tennis de table mènent la vie dure au football. Le basket a réussi sa mue grâce au charisme de la star Yao Ming, le géant passé par Houston. Mais aussi grâce à la qualité du championnat local, calqué sur le modèle de la NBA américaine.
En tout cas, selon l’hebdomadaire sportif Titan, le gouvernement a ordonné aux grandes et très riches sociétés d’État du secteur immobilier d’aider les clubs de football à financer l’achat de bons joueurs étrangers. Pour la saison prochaine, le budget moyen de chacun des seize clubs de la Super League va augmenter d’environ vingt millions de dollars.
Guangzhou Evergrande: 30 millions d’euros pour recruter en Europe
Les millions alignés ne suffisent pas toujours à attirer de grandes stars. Le Guangzhou Evergrande veut recruter l’attaquant Bryan Ruiz (Fulham), Stefan Kießling et Gonzalo Castro (Bayer Leverkusen), Lucas Barrios (Borussia Dortmund) à la fin de la saison. Après Jean Tigana à Shanghai, l’entraîneur italien Marcello Lippi pourrait reprendre du service dans le club de la province de Canton. Selon La Gazzetta dello Sport, un salaire de 10 millions d’euros annuel l’attend. L’objectif du club est de concurrencer son rival du Shanghai Shenshua qui convoite des stars comme Didier Drogba et Michael Ballack en juin prochain.
La Chine se donne dix ans pour révolutionner son football en voulant faire disparaître au maximum les paris illégaux, la corruption et les matchs truqués. Ce changement redonne envie à la chaîne CCTV de rediffuser le championnat pour la saison à venir, après avoir boycotté les rectangles verts en raison des scandales.
L’Inde s’y met aussi
Après les Rafales, L’Inde achète des anciennes stars du football. Il y en six : Robert Pires, le Nigérian Jay-Jay Okocha, l’ex-attaquant de Liverpool Robbie Fowler, Hernan Crespo et Juan Pablo Sorin et Fabio Cannavaro, le capitaine de l’équipe d’Italie championne du Monde en 2006. Tous ces joueurs ont fait l’objet d’une même et insolite vente aux enchères pour décider de leur attribution aux six franchises en compétition. Mise à prix de départ : 400.000$.
Le plus onéreux s’appelle Hernan Crespo acheté 840.000$ (640.000€) par Barasat. Fabio Cannavaro et Robert Pires suivent à 830.000$ et 800.000$. Le Français joue pour la province de Howrah qui a également attiré l’ancien international portugais Fernando Couto en tant qu’entraîneur. Ces sommes sont colossales pour un tournoi de six semaines alors que la population locale ne vit qu’avec 85 euros en moyenne par mois.
Chaque équipe ne dispose que d’une seule star. Cette ligue est créée pour faire concurrence au cricket qui est le sport majeur dans le pays. L’arrivée de ces vedettes doit permettre l’essor d’un championnat faible. Pour preuve, l’équipe nationale est classée 158ème au classement FIFA sur 203.
Le chemin sera long pour que le foot profite au plus grand nombre. Mais le processus est en marche. Selon plusieurs sondages, 47% des Indiens se déclarent aujourd’hui «fan de football» et l’audience télévisuelle des matchs aurait connue une augmentation de 60% ces dernières années. Avec l’espoir secret que la nation soit prochainement l’hôte d’une Coupe du Monde.