Le secrétaire d’Etat aux Sports tend la main aux supporters

Le secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, a rencontré le sociologue et spécialiste du monde des supporters Nicolas Hourcade jeudi. L’ex-maire adjoint de Lyon, très impliqué sur les problématiques liées au football, souhaite mener une réflexion sur le sujet comme précisé dans un communiqué.

Thierry Braillard insiste notamment sur « la nécessité de désigner dans chaque club un responsable des relations avec les supporters et [de] faire émerger une représentation nationale des supporters ». Le Secrétaire d’Etat se dit aussi « favorable aux initiatives tendant à l’ouverture de la participation des supporters à la gouvernance des clubs et à l’actionnariat populaire ».

Joint par téléphone, Nicolas Hourcade dresse les grandes lignes de cet échange. « Il m’a demandé quelle était ma vision par rapport à la situation actuelle et aux différentes sensibilités de supporters, précise-t-il. La rencontre a duré environ une demi-heure. Il souhaitait avoir une idée des grandes orientations que j’avais en tête et les confronter aux siennes. Il m’a consulté comme il consultera sans doute prochainement les instances du football, les clubs ou les associations de supporters. J’ai le sentiment qu’il veut engager une vraie réflexion sur la place des supporters dans le football ».

Ce qui constitue une avancée notable de la part d’un membre du gouvernement sur ce thème. « Le communiqué de presse correspond bien à ce que j’ai compris de sa philosophie, juge le sociologue. Il est favorable à l’actionnariat populaire et considère que les supporters sont des gens avec lesquels on peut dialoguer à condition qu’ils soient respectueux des lois et des valeurs du sport ».

Le spécialiste a aussi pu soumettre quelques suggestions : « J’ai insisté sur la nécessité d’une collaboration sur ces sujets entre le ministère des Sports et le ministère de l’Intérieur. Quand Rama Yade a organisé le congrès des supporters en 2010, il n’y avait pas vraiment de concertation avec le ministère de l’Intérieur, qui agissait de son côté dans un sens différent. Il faudrait s’inspirer de l’Allemagne ou des Pays-Bas qui mènent une politique globale associant prévention et répression, ce qui suppose une coordination ».

« On est actuellement dans un cercle vicieux, conclut-il. Les dirigeants du football disent qu’il n’y a pas de supporters représentatifs et refusent donc de dialoguer. Du coup, les supporters se plaignent que le dialogue ne soit pas possible car on refuse de leur parler. Il faudrait que les autorités sportives et publiques s’impliquent dans ces échanges et favorisent la constitution d’une ou de plusieurs fédérations nationales de supporters. Réciproquement, il faudrait aussi que les supporters s’engagent dans cette voie  ». Affaire à suivre.