Les supporters niçois ont décidé de ne pas rentrer dans le parcage réservé aux visiteurs samedi soir lors de la rencontre Bordeaux-Nice. Un supporter niçois expatrié à Paris nous livre les raisons à travers un communiqué envoyé à La Grinta :
« Les Ultras, des citoyens comme les autres ?
Retour sur les événements de samedi soir au stade Chaban-Delmas de Bordeaux.
Départ le samedi matin de Paris en train avec mon ami dit « Le corbeau ». Arrivée à Bordeaux vers midi. Réservation de notre chambre d’hôtel. Déjeuner en centre ville. Vers 17h, nous rejoignons nos amis de la Section Tolosa (expats nissart à Toulouse). Un petit apéro plus tard, nous rejoignent nos amis de la Sud. Nous buvons un verre tous ensemble dans le bar sans le moindre problème. Nous montons tous dans les J9 direction le stade. À la sortie des J9, fouille individuelle de chaque personne qui ne pose pas de soucis. Nous récupérons nos billets et nous nous dirigeons vers le parcage.
Première surprise : le symbole de la Sud, la fameuse tête de mort, est interdit d’accès. Incompréhensible car ce symbole est parfaitement utilisable. En effet, le décret de dissolution de la BSN n’interdit nullement l’utilisation de ce logo et d’ailleurs, il est aujourd’hui utilisé par l’association Populaire Sud à la pleine connaissance des pouvoirs publics, sans opposition. Après discussion avec les responsables de la sécurité de Nice, cette anomalie est corrigée et le symbole peut rentrer.
Deuxième surprise : certainement pour changer leur fusil d’épaule et ne pas se désavouer concernant leur erreur sur la tête de mort, les forces de l’ordre décident de proscrire les inscriptions BSN. Ces inscriptions se retrouvent sur quelques t-shirts de supporters. Pour rappel, nous sommes au mois de mars donc les t-shirts sont sous un pull et une veste. Par conséquent, ces inscriptions qui posent tant de problème ne sont pas visibles. Par solidarité, car oui la solidarité est bien présente, personne ne rentre dans le parcage. La discussion comme d’habitude n’est pas possible avec les forces de l’ordre ; celles-ci utilisent le tutoiement ce qui est contraire au Code de déontologie de la Police Nationale. Après ce dialogue de sourd, un téléphone retransmet le match et quelques chants sont lancés. Ces chants ne sont pas du goût des forces de l’ordre qui décident de nous raccompagner manu militari (matraque et gazeuse de sortie) aux J9. Nous regagnons les véhicules mais nous restons sur place car nous sommes tous munis de billets valables pour le match. Une fois de plus notre attitude agace. « Nous avons deux minutes » pour monter dans les voitures et quitter les lieux.
Nous, nous restons sur place car notre train retour n’est que le lendemain à midi. Après un coup de fil à un des supporters présents j’apprends qu’ils sont escortés jusqu’à l’autoroute pour regagner Nice. Quant à nous, nous sommes poussés vers la sortie. Nous passons la soirée sur Bordeaux sans le moindre incident malgré une immense frustration.
Je me pose donc cette question : sommes-nous des citoyens comme les autres ? Il me semble que oui donc nous avons des droits et des libertés qui sont de moins en moins respectés. La politique liberticide appliquée au PSG en est la parfaite illustration. Si les autorités bien-pensantes ce pays pensent nous décourager, ils se trompent. Nous ne lâcherons rien et nous continuerons notre combat. N’oubliez jamais que : « Les joueurs et les entraîneurs passent, les supporters restent ».
A Nissa Toujou Fedel,
Un supporter niçois. »